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Bruits Latents : le déclencheur "silencieux" dans l'autisme

  • Photo du rédacteur: Florence
    Florence
  • 22 août
  • 3 min de lecture

Quand le silence est rempli de sons



Bruints latents : un déclencheur invisible dans le TSA

Pour beaucoup de personnes autistes, le monde n’est jamais silencieux. Même dans une pièce calme, des bruits subtils et répétitifs se glissent : le ventilateur d’un ordinateur, le tic-tac d’une horloge, le bourdonnement d’une lumière, un moteur au loin. Ces sons, appelés bruits latents, passent souvent inaperçus pour la majorité des gens, mais ils peuvent constituer une source majeure de surcharge sensorielle chez les personnes autistes.

Dans la cartographie des déclencheurs (CDNAA-R), les bruits latents sont identifiés comme un déclencheur spécifique de la région sensorielle. Ils ont la particularité d’être cumulatifs : ils ne provoquent pas toujours une réaction immédiate, mais s’accumulent goutte après goutte, jusqu’à remplir le “verre” de la tolérance auditive.


Le mécanisme de la surcharge auditive


La recherche scientifique confirme que les personnes autistes présentent une hyperréactivité auditive et une sensibilité accrue aux bruits de fond. Des études en neuroimagerie montrent des différences dans le traitement auditif primaire et dans la régulation attentionnelle : le cerveau autistique filtre moins les informations sonores “inutiles” et reste exposé à l’ensemble du paysage auditif (Haesen et al., 2011 ; Green et al., 2016).


Ce phénomène contribue à :

  • une fatigue cognitive accrue, car le cerveau tente en permanence de gérer ces intrusions ;

  • une irritabilité progressive, car le bruit latent agit comme une stimulation continue ;

  • parfois des crises soudaines qui semblent “sans cause”, alors qu’elles résultent en réalité d’une accumulation invisible.


Autrement dit, les bruits latents sont un déclencheur silencieux : leur impact est réel, mais il n’est pas toujours immédiatement conscientisé par la personne.


🎧 Test : quelle est votre sensibilité aux bruits latents ?

Et oui, parce que parfois on pense ne pas être concerné.e.s et une fois devant un chiffre concret, on réalise qu'on pourrait facilement éviter ces déclencheurs.



Conseils concrets pour mieux gérer les bruits latents


1. Prendre conscience des sources invisibles

  • Faites un scan sonore de vos environnements : notez les appareils électriques, les vibrations, les bruits de voisinage.

  • Utilisez un sonomètre sur smartphone pour objectiver l’intensité (dB).

2. Modifier l’environnement

  • Débranchez ou éteignez les appareils qui émettent un fond sonore constant.

  • Préférez les ampoules sans ballast plutôt que les néons classiques (souvent bruyants).

  • Installez des tapis, rideaux, tableaux ou panneaux absorbants si les bruits de voisinage sont fréquents.

3. Recourir à des aides auditives passives

  • Casques anti-bruit ou bouchons filtrants, qui atténuent sans couper tous les sons.

  • Bruit blanc ou musique douce, utilisés non pas pour ajouter du bruit, mais pour masquer le bruit latent en créant un fond plus neutre.

4. Intégrer la gestion des bruits dans la planification

  • Si vous savez que vous serez exposé longtemps à des environnements “chargés”, prévoyez des temps de récupération en silence.

  • Dans le cadre de la TIA, on travaille sur l’anticipation et la mise en place de solutions contextuelles adaptées, pour réduire la charge avant qu’elle ne devienne une crise.


Conclusion : ne pas sous-estimer l’invisible


Les bruits latents ne sont pas anodins. Ils agissent comme une érosion sonore, difficile à repérer mais puissante dans ses effets. Apprendre à les identifier et à s’en protéger permet non seulement de diminuer la surcharge sensorielle, mais aussi de réduire la culpabilité qui accompagne souvent des réactions jugées “inexplicables” par l’entourage.

Comme toujours, ce qui est contrôlable, ce sont les variables étudiées dans la cartographie des déclencheurs (CDNAA-R). Clarifier ces variables est une manière de reprendre du pouvoir sur son quotidien.


Bibliographie pour aller + loin :

  • Haesen, B., Boets, B., & Wagemans, J. (2011). A review of behavioural and electrophysiological studies on auditory processing and speech perception in autism spectrum disorders. Research in Autism Spectrum Disorders, 5(2), 701–714.

  • Green, S. A., Hernandez, L., Tottenham, N., Krasileva, K., Bookheimer, S. Y., & Dapretto, M. (2016). Neurobiology of Sensory Overresponsivity in Youth With Autism Spectrum Disorders. JAMA Psychiatry, 73(8), 844–852.

  • Khalfa, S., Bruneau, N., Rogé, B., Georgieff, N., Veuillet, E., Adrien, J. L., … & Collet, L. (2004). Peripheral auditory asymmetry in autism: a comparison with specific language impairment. Journal of Autism and Developmental Disorders, 34(6), 715–723.

  • Tavassoli, T., Miller, L. J., Schoen, S. A., Nielsen, D. M., & Baron-Cohen, S. (2014). Sensory over-responsivity in adults with autism spectrum conditions. Autism, 18(4), 428–432.

  • Lawson, R. P., Aylward, J., White, S., & Rees, G. (2018). A striking reduction of simple loudness adaptation in autism. Scientific Reports, 8(1), 1354.

  • Gomes, E., Pedroso, F. S., & Wagner, M. B. (2008). Auditory hypersensitivity in children and teenagers with autistic spectrum disorder. Arquivos de Neuro-Psiquiatria, 66(3A), 625–629.



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