Le burn out autistique est souvent identifié (à tort) comme une dépression, ou un burn out classique quand le patient n'est pas diagnostiqué TSA. Et c'est un vrai soucis ! Parce que sortir d'un burn out autistique, ce n'est pas du tout le même chemin que pour d'autres difficultés.
Faisons le point sur ce que c'est, et sur ce que vous pouvez faire pour en sortir.
C'est quoi exactement ?
Le terme "burnout autistique" (BOA) n'est pas officiellement reconnu dans les classifications médicales ou psychologiques actuelles, telles que le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) ou la Classification internationale des maladies (CIM-11). Ce terme est utilisé de façon informelle pour décrire l'épuisement lié à l'expression des difficultés TSA sur le long terme.
Alors comment identifier si c'est un BOA, ou autre chose ?
Les burn out autistiques s’amorcent souvent à la suite de périodes de crises majeures. Déménagement, nouveau job, séparation ... Des périodes qui cristallisent et aggravent la plupart des difficultés liées au TSA, et déclenchent un grand nombre de crises (entre 4 et 8 par semaine).
À la suite de cette période, vous avez observé une perte d'entrain, de joie face à vos intérêts spécifiques, ou d'intérêt pour des choses qui vous procuraient du plaisir. Le BOA peut aussi se caractériser par une aggravation des difficultés sensorielles, sociales ou un repli sur un lieu ou une personne sécure.
Quoi faire ?
"L'avantage" du burn out autistique (s'il faut lui en trouver un), c'est qu'il est réactionnel. C'est à dire que c'est une réaction du cerveau et de la psyché à un moment particulièrement difficile. Ce qui veut dire que quand le cerveau aura intégré que la difficulté est loin, et qu'elle ne reviendra pas, on obtient bien souvent de très belles améliorations.
Objectif zéro déclencheur : Alors oui, c'est facile à dire, quasi impossible à faire. Mais tentez de limiter au maximum tout ce qui peut vous stresser, angoisser, oppresser et respectez vos limites. Il est primordial que votre entourage vous soutienne, et vous déculpabilise sur les choses que vous n'allez pas faire. Il en va de votre santé.
Retrouver de la joie : Même si ce n'est que le passage d'un joli rayon de soleil par la fenêtre, ou un café en écoutant de la musique : essayez de savourer des moments doux et joyeux. Au début, ce ne sera pas naturel, alors forcez vous à conscientiser cette joie. Prenez le temps d'y penser, de reconnaître ce moment agréable, et de le noter dans un cahier. Avec le temps, votre cerveau va lui même identifier et savourer le positif sans que vous n'ayez à le forcer
Renouer avec les intérêts spécifiques : Ces passions sont une source de nutrition et de repos pour votre cerveau, en période de BOA, il vous en prive exprès pour ne pas créer de réflexe négatif d'association entre ce moment difficile et vos IS. Alors, ne vous pressez pas, ne vous mettez pas la pression. Acceptez que vos IS reviendront avec du temps et de la douceur. Commencez à anticiper, et faire des listes de ce que vous aimeriez faire ou créer quand vous vous sentirez mieux.
Soyez indulgents ! Votre discours intérieur peut tout aggraver s'il est négatif ! Ne soyez pas durs avec vous mêmes, peu importe si vous n'arrivez pas à travailler, à faire le ménage ou quoi que ce soit d'autre. Ce n'est qu'un mauvais moment, et les moments passent tous sans exception. Quand vous vous surprenez à vous culpabiliser, rappelez vous qu'avant vous y arriviez, et que plus tard vous y arriverez aussi.
Le bon état d'esprit
Avant tout ce qu'il vous faut c'est de l'optimisme et de la patience. Exactement comme lors d'une intoxication alimentaire : c'est atroce, difficile, éprouvant, mais vous savez que ça passera dès que vous aurez éliminé le problème. Maintenant imaginez l'horreur du vécu si en plus, lors d'une intox, vous vous disiez que ça n'ira jamais mieux ?
C'est la même chose pour le burn out autistique. Ça VA aller mieux, mais la difficulté dure plus longtemps si on se convainc que c'est pour toujours.
Gardez espoir, soyez patients et chouchoutez vous (c'est de loin le meilleur remède)
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