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Et si ce n’était pas 'juste' de l’anxiété ?

  • Photo du rédacteur: Florence
    Florence
  • 4 juin
  • 3 min de lecture

Chez les adultes sans diagnostic, une souffrance revient souvent en boucle : l’anxiété omniprésente, difficile à expliquer, résistante aux traitements, et pourtant bien réelle. On vous parle de stress, de fatigue mentale, de pensées en boucle, ruminantes ou intrusives. On vous recommande des techniques de relaxation, de “prendre sur vous”, de relativiser. Et si ce mal-être, que vous appelez anxiété, était en réalité la conséquence d’un fonctionnement autistique non reconnu ?


Parce que l’autisme n’est pas toujours visible — et surtout, il n’est pas toujours nommé.


TSA vs Anxiété : des racines très différentes

Même si certains symptômes peuvent se ressembler (hypervigilance, évitement, tension permanente), le trouble anxieux et le fonctionnement autistique ne reposent pas du tout sur les mêmes mécanismes. Voici quelques clés pour les distinguer :




1. L’anxiété fluctue, le TSA structure


L’anxiété peut apparaître brutalement, être déclenchée par un événement ponctuel, puis redescendre. Elle suit souvent un cycle intimement lié à des événements ponctuels. Le TSA, lui, structure la perception du monde, même quand il ne créé pas de réaction anxieuse. Il ne disparaît pas : il est là, en fond, dans le rapport aux sons, aux interactions, aux règles implicites, à la charge cognitive. Même si le TSA peut amener des crises, il reste présent et perceptible aussi dans les moments de calme.



2. L’anxiété se déclenche face à un danger ressenti. Le TSA réagit à un contexte non adapté.


Dans l’anxiété, il y a peur d’un événement, d’un jugement, d’une erreur. Dans l’autisme, il y a saturation sensorielle, imprévisibilité du social, surcharge logique.

Dans le TSA, ce n’est pas la peur de l’événement, c’est la perte de contrôle sur l’environnement qui provoque l’état de tension.

Et c'est là toute la subtilité de la différence entre anxiété et TSA. Bien sûr que les deux peuvent coexister, mais dans le TSA c'est avant tout une perte de contrôle, ou de maîtrise de certaines variables qui favorise la réaction anxieuse.


3. L’anxiété se calme avec la détente. Le TSA a besoin de structure.



Un trouble anxieux peut parfois être soulagé par la méditation, une respiration guidée, une exposition progressive, ou même des approches médicamenteuses lorsque les docteurs les trouvent pertinentes.

Pour une personne autiste, ce sont les repères, les routines, l’anticipation, la limitation des déclencheurs qui permettent un apaisement durable.

Dans le cadre du TSA, rien n'apaise à part la limitation des déclencheurs, et la structuration autour de routines, rituels, et activités sécurisantes. Aucune respiration, méditation, ou approche de relaxation n'apaisera la sphère TSA. Ces approches peuvent fonctionner sur des variables psychologiques, mais pas sur la réaction neurologique du cerveau autiste face à un déclencheur.


4. Les déclencheurs autistiques sont souvent méconnus — mais constants


L’anxiété peut être liée à des pensées, à une peur de mal faire. Le TSA, lui, se déclenche dans des contextes très concrets :

  • un bruit de fond,

  • un changement d’itinéraire imprévu,

  • une consigne floue et donnée à l'oral,

  • une règle implicite non nommée,

  • un effort de contact visuel ou physique,

  • un changement de routines ou d'habitudes.

Le corps et le cerveau autistiques réagissent à une surcharge réelle, pas toujours visible de l’extérieur.

Face à une réaction "anxieuse" qui ne viendrait que du TSA, on trouve toujours, à la racine, un déclencheur qui viendrait d'une de ces régions : social, sensoriel, zone sécure, pensée rigide (routines, process, habitudes). Dans l'anxiété "pure", les déclencheurs sont moins subtils, sont des événements ponctuels, des vécus poussant à la performance, à la pression ou même des événements traumatiques.


Pourquoi c’est essentiel de faire la différence


Quand on traite une souffrance autistique comme une “simple” anxiété, on renforce l’épuisement. On attend de la personne qu’elle “gère mieux”, qu’elle “prenne sur elle”, alors que son système est déjà en mode survie. Identifier un TSA derrière un tableau anxieux, c’est redonner du sens à une souffrance ancienne, et surtout, changer totalement de stratégie d’accompagnement. Vous pouvez tout à fait être à la fois autistes et anxieux, mais différencier ce qui vient de l'un et de l'autre vous assurera de ne pas épuiser vos forces dans la bataille contre les expressions de l'anxiété.


Et maintenant ?


Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, que vous vivez une anxiété qui ne “colle pas” avec ce qu’on vous dit, il peut être utile d’explorer la piste d’un fonctionnement autistique. Les outils comme le test RAADS-R du Dr Ritvo (disponible gratuitement ici) sont une bonne première étape avant de questionner votre docteur.

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